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Le fondateur de Telegram comparait dimanche devant la justice française

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Interpellé samedi soir dans l’aérogare du Bourget, au nord de Paris, le fondateur de Telegram, Pavel Durov, qui possède la nationalité russe, française et émiratie, venait de Bakou en Azerbaïdjan et devait passer au moins la soirée à Paris où il avait prévu de dîner. Dimanche, l’entrepreneur est attendu pour être présenté à la justice à Paris.

Un mandat de recherche avait été émis contre Pavel Durov par des enquêteurs français visant diverses infractions de sa messagerie cryptée, allant de l’escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée en passant par l’apologie du terrorisme et la fraude, selon une source proche du dossier consultée par l’agence AFP.

La justice française lui reproche de ne pas agir contre les utilisations délictuelles de sa messagerie par ses abonnés, notamment par une absence de modération et de collaboration avec les enquêteurs.

L’office chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs (Ofmin) avait émis un mandat de recherche contre Pavel Durov en tant que service coordinateur d’une enquête préliminaire pour des infractions allant de l’escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée en passant par l’apologie du terrorisme et la fraude, a expliqué une des sources proches du dossier.

Sollicité à plusieurs reprises par l’AFP, le parquet de Paris s’est lui refusé dimanche matin à toute communication « en l’état, s’agissant d’une procédure suivie à l’instruction ».

Nombreuses réactions internationales 

L’interpellation de Pavel Durov a suscité de nombreuses réactions internationales. « #FreePavel », a publié sur X (ex-Twitter) le patron de la plate-forme, Elon Musk, avant de publier un nouveau message en français disant « Liberté. Liberté! Liberté? ».

L’ancien candidat indépendant à la présidentielle américaine Robert F. Kennedy Jr, qui vient de se rallier à Donald Trump, a lui affirmé sur X que « la nécessité de protéger la liberté d’expression n’a jamais été aussi urgente ».

L’ambassade russe à Paris a accusé dimanche les autorités françaises de « refuser de coopérer » avec Moscou après l’arrestation en France du patron de la messagerie cryptée Telegram, Pavel Durov.

« Nous avons immédiatement demandé aux autorités françaises d’expliquer les raisons de cette détention et avons exigé que ses droits soient protégés et qu’un accès consulaire lui soit accordé. A ce jour, la partie française refuse toujours de coopérer sur cette question », a accusé l’ambassade russe à Paris, citée par l’agence de presse Ria Novosti.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé que Moscou avait demandé un accès consulaire au milliardaire de 39 ans, précisant que puisqu’il avait également la nationalité française, « la France considère que c’est sa nationalité principale ».

Dans un précédent message sur Telegram, Mme Zakharova avait affirmé que « l’ambassade de Russie à Paris s’est immédiatement mise au travail, comme il est d’usage » en cas de détention de citoyens russe à l’étranger.

La commissaire russe aux droits humains, Tatiana Moskalkova, a assuré que son arrestation était « une tentative de fermer Telegram, une plateforme internet où l’on peut apprendre la vérité sur les événements qui se déroulent dans le monde ».

L’ancien président russe Dmitri Medvedev a de son côté assuré avoir averti Pavel Durov, lors d’une rencontre « il y a bien longtemps », qu’il aurait « de graves problèmes dans tous les pays » en raison de sa position intransigeante sur la confidentialité des utilisateurs.

« Il a fait un mauvais calcul. Pour tous nos ennemis désormais communs, il est russe – et donc imprévisible et dangereux », a écrit M. Medevedv sur Telegram, ajoutant: « Durov devrait enfin se rendre compte que la patrie, comme l’époque, ne peut pas être choisie… ».

900 millions d’utilisateurs

Pavel Durov a raconté en avril dans une rare interview avoir eu l’idée de lancer une messagerie cryptée après avoir subi des pressions des autorités russes à l’époque de VK, un réseau social qu’il a créé dans son pays d’origine avant de le vendre et quitter la Russie en 2014.

Il a dit avoir ensuite essayé de s’installer à Berlin, Londres, Singapour et San Francisco avant d’opter pour Dubaï, dont il a loué l’environnement des affaires et la « neutralité ».

« Je pense que nous faisons du bon travail avec Telegram, avec 900 millions d’utilisateurs qui dépasseront probablement le milliard d’utilisateurs mensuels actifs d’ici un an », a-t-il affirmé.

Dans l’émirat du Golfe, Telegram s’est mise à l’abri des règles de modération des États, à l’heure où l’Union européenne comme les États-Unis mettent la pression aux grandes plateformes pour supprimer le contenu illégal.

Avec ses groupes de discussion pouvant accueillir jusqu’à 200.000 personnes, la messagerie est parfois accusée d’augmenter le potentiel viral des fausses informations et la prolifération de contenus haineux, néonazis, pédophiles, complotistes ou terroristes.

Le fondateur de Telegram comparait dimanche devant la justice française (msn.com)

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