Sur le campus de l’université d’Abidjan, les belles soirées s’enchaînent dans ce village festif : on peut venir manger, boire, profiter de la musique, et bien évidemment suivre les matchs de la CAN.
Ils étaient environ 3.000 à suivre la victoire de la Côte d’Ivoire face au Sénégal, tenant du titre, le 29 janvier dernier. Ils étaient un peu moins pour la qualification du Nigeria aux dépens de l’Angola quelques jours plus tard, mais qu’importe : pour Okafor Chinonso, un Nigérian de 34 ans, suivre la CAN depuis ce village est une expérience très agréable :
« Ce que j’aime dans ce village, c’est que le football est un facteur de cohésion. La CAN, c’est comme Noël pour nous. Et comme en période de Noël ou dans d’autres périodes festives, on ne reste pas à la maison. On a envie de sortir et de voir comment les festivités de cette période rendent les gens heureux« , explique celui qui habite Abidjan depuis 2009.
« On veut s’exprimer, on veut se mêler aux autres, on veut partager la joie que cette compétition apporte. C’est le rôle que joue ce village, et je pense qu’il est très important.«
Une belle ambiance
Créé à l’occasion de la CAN, ce village est une idée de Cynthia Chinmwedu. Cette jeune femme nigériane, enseignante dans une école professionnelle de la capitale économique de la Côte d’Ivoire, est ravie de voir que l’initiative a bien pris, notant que certains soirs, « il était difficile de suivre toutes les commandes de boissons« . Pour elle, ce village a une vocation plus importante que d’être juste un lieu où l’on regarde du football :
« Oui, c’est important pour nous d’avoir ce village, dans lequel les Nigérians qui sont loin du pays peuvent venir et profiter de l’ambiance. La Côte d’Ivoire est un formidable pays. Même après la CAN, nous espérons voir des gens venir ici, que ce soit pour des vacances en famille ou bien pour des opportunités d’investissement. S’ils restent à l’hôtel, les gens ratent ce genre d’ambiance. Quand ils viennent ici, au village, ils se mélangent aux étudiants, aux locaux, et ils découvrent des choses et se rendent compte à quel point ils peuvent se sentir en sécurité« , estime celle qui habite Abidjan depuis 2018.
Un destin lié au parcours des Super Eagles
Pour la création de ce village, Cynthia Chinmwedu et ses 15 associés ont dû investir leurs économies. Et pour que la fête continue, il faut donc que les Super Eagles aillent le plus loin possible :
« Le succès des Super Eagles est important pour nous : nous avons besoin qu’ils aillent en finale pour que cet endroit continue de recevoir des gens. C’est une initiative privée, nous ne dépendons pas du gouvernement, mais du parcours des Super Eagles : ce sont eux qui, en quelque sorte, maintiennent cet endroit en vie« , estime Cynthia Chinmwedu.
A voir, donc, si Victor Osimhen et ses coéquipiers feront bonne figure en demi-finale face à l’Afrique du Sud. Une rencontre qui aura lieu demain, au Stade de la Paix de Bouaké, à partir de 17h en temps universel.
CAN 2023 : la fête au « village nigérian » d’Abidjan (msn.com)