Selon un nouveau bilan provisoire, au moins 51 soldats burkinabè ont été tués dans une embuscade tendue par des groupes jihadistes dans le nord du pays, près des frontières avec le Mali et le Niger.
Au moins 51 militaires burkinabè ont été tués le 17 février dans une embuscade sur l’axe reliant Déou à Oursi, dans le nord du Burkina Faso, où les attaques des groupes jihadistes s’intensifient depuis le début de l’année. Cette attaque dans la région du Sahel, frontalière du Mali et du Niger, pourrait s’avérer la plus meurtrière jamais commise contre les forces de sécurité depuis celle de novembre 2021 à Inata, où 57 gendarmes avaient été tués après avoir vainement lancé des appels à l’aide.
Dans un communiqué diffusé le 20 février, l’armée affirme que « les opérations se poursuivent avec une intensification des actions aériennes qui a permis de neutraliser une centaine de terroristes et de détruire leurs matériels ». L’état-major de l’armée « invite l’ensemble des forces armées nationales à maintenir la mobilisation qui nous a permis d’engranger des victoires importantes ces dernières semaines », poursuit le communiqué.
Tendance inquiétante
Les raids meurtriers attribués à des jihadistes se sont multipliés ces dernières semaines au Burkina Faso. Selon des ONG, les violences y ont fait plus de 10 000 morts – civils et militaires – et quelque deux millions de déplacés depuis 2015.
Le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, s’est donné pour objectif de « reconquérir » les quelque 40% du territoire burkinabè contrôlé par les groupes jihadiste affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Mais depuis sa prise du pouvoir, les attaques attribuées à ces groupes n’ont pas diminué.
« Gagnant-gagnant »
Pour tenter d’enrayer cette tendance inquiétante, « IB », qui a exigé le départ des forces spéciales françaises du dispositif Sabre basées près de Ouagadougou, entend nouer de nouveaux partenariats « gagnant-gagnant » avec d’autres pays, dont la Russie. L’armée burkinabè est sous-équipée et il cherche à acquérir du matériel militaire auprès de n’importe quel pays prêt à lui en fournir.
Le capitaine Traoré a cependant démenti toute présence des mercenaires de la société russe Wagner, présents au Mali depuis fin 2021. « Nous avons nos Wagner, ce sont les VDP [Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l’armée] que nous recrutons. Ce sont eux nos Wagner », a-t-il affirmé dans une interview début février.
Peu après sa prise de pouvoir, « IB » a lancé une vaste campagne de recrutement de ces supplétifs, qui payent eux aussi un lourd tribut dans la guerre contre les groupes jihadistes. Sur des besoins estimés à 50 000, environ 90 000 se sont inscrits auprès des autorités de transition burkinabè. (Jeune Afrique/AFP)