La saison 2024 de la filière cajou en Côte d’Ivoire s’apprête à débuter avec l’annonce imminente du prix bord champ aux producteurs. Cette annonce, très attendue par l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur du secteur cajou, suscite des inquiétudes légitimes parmi les transformateurs et les exportateurs.

Comme chaque année, les producteurs doivent patienter plusieurs semaines pour connaître le prix officiel, alors même que les noix brutes de cajou sont déjà en cours de récolte dès le début du mois de février. Cette attente prolongée contraint les planteurs à stocker leurs noix dans des conditions difficiles, ce qui a un impact sur leurs revenus et la qualité des noix, certaines se détériorant avec le temps.

Cette situation préjudiciable n’affecte pas uniquement les producteurs, mais aussi les transformateurs, qui se retrouvent dans l’impossibilité de s’approvisionner. La durée limitée de la campagne de cajou, de février à mai-juin, laisse aux transformateurs une fenêtre restreinte pour effectuer leurs achats, et le retard dans l’annonce du prix officiel complique davantage leur situation.

Le directeur d’une usine internationale de transformation exprime son désarroi : « Nous ne comprenons pas pourquoi les prix ne peuvent pas être annoncés en janvier, avant le début de la campagne, comme c’est le cas pour le cacao. Chaque année, depuis 10 ans, nous déplorons cette situation, sans être entendus. Nos usines restent cette année encore sans approvisionnement, tandis que les noix se détériorent en brousse. »