La Côte d’Ivoire a suspendu la vente des contrats d’exportation de son cacao pour la saison 2023/2024 en raison des fortes pluies de ces dernières semaines, qui menacent la récolte du premier producteur mondial prévue à partir d’octobre.
« Nous avons été obligés de suspendre nos ventes parce que la situation climatique actuelle nous inquiète. Nous croyons que la récolte principale qui va débuter en octobre ne sera pas bonne », a déclaré jeudi le patron du Conseil café-cacao (CCC), l’organisme de réglementation du secteur dans le pays.
« Nous ne pourrons pas avoir une production sufisamment importante pour satisfaire la demande », a ajouté Yves Brahima Koné.
Les mois de juin et juillet sont traditionnellement pluvieux en Côte d’Ivoire, mais cette année des précipitations particulièrement intenses se sont abattues notamment dans le sud, région productrice de cacao.
Fin juin, les prix du cacao s’étaient envolés, culminant à un sommet depuis huit ans, en raison notamment des craintes sur l’ofre ivoirienne.
« Nous observons une hausse record des cours mondiaux du cacao depuis plusieurs semaines et la logique aurait voulu que nous en profitions pour vendre le maximum de contrats et ofrir un prix rémunérateur à nos producteurs. Nous ne pouvons pas le faire malheureusement » a développé M. Koné.
« Les conséquences de ces pluies diluviennes sur la récolte, sont multiples et variées. Il y a de la pourriture brune qui se développe parce que les cabosses reçoivent trop d’eau. Il y a aussi une très mauvaise floraison qui va réduire la production de cabosses » a-t-il poursuivi.
La Côte d’Ivoire a produit l’an dernier 2,4 millions de tonnes de cacao. Le cacao ivoirien, qui représente 45% de la production mondiale, compte pour 14% du PIB national et nourrit 24% de la population de ce pays d’environ 27 millions d’habitants.