Nous faisons partie des journalistes d’investigation qui ont décidé de dénoncer et de combattre toute forme d’agression sur les forêts ivoiriennes envers et contre tout. Et c’est ce que nous faisons modestement à travers nos différentes plateformes. Pourquoi vous rappeler ce que vous savez déjà ? Eh bien, c’est parce que nous avons constaté que les peines d’emprisonnement dont écopent les pourfendeurs des forêts ne sont pas à la hauteur des actes nocifs qu’ils posent.

Car tenez-vous bien, récemment, six (6) individus ont été condamnés à six (6) mois seulement de prison avec sursis alors qu’ils ont été dit-on, pris en flagrant délit de sciage à façon. Pis, ces hors-la-loi venaient de scier environ 1200 madriers. Quand on sait le nombre d’années que peut mettre un arbre de cette espèce pour atteindre la maturité, allez-y comprendre l’ampleur des dégâts causés par ces criminels.

Or selon l’article 92 du code forestier de 2019 est intransigeant là-dessus. Celui-ci stipule que : « est puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de prison de 3 millions à 5 millions de francs CFA ou de l’une des deux peines seulement, quiconque fait du sciage à façon ».

Certes, les juges demandent de s’acquitter de lourdes amendes, 35 000.000 de francs CFA chacun et 23.730.000 de francs CFA à la Sodefor pour dommages et intérêts, mais nous savons tous qu’ils sont incapables de mobiliser de tels montants. Une situation qui nous amène à nous interroger : pourquoi ces peines d’emprisonnement non dissuasives à l’endroit des auteurs de ces méfaits quand on sait que l’orpaillage clandestin et le sciage à façon sont prévus et punis par la loi ? Quels sont les informations portées à la connaissance de nos juges pour que ces peines soient ainsi ?

Regardons aux énormes efforts consentis par le ministère des Eaux et Forêts dans la cadre de la lutte contre la déforestation ! Regardons à l’engagement des agents dans la cadre des missions de sécurisation des forêts ! Regardons aux financements des organismes internationaux dans le cadre de cette lutte qui engage tous les pays ! Sans oublier les résolutions des Conférences des Nations Unies sur la biodiversité auxquelles la Côte d’Ivoire prend une part très active !

La lutte contre la déforestation devrait rencontrer l’adhésion de toutes les institutions (pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire) et de toutes les forces vives de la Nation ivoirienne. Tous devraient se dresser, comme un seul homme, face à la déforestation, l’un des fléaux les plus cancéreux de ces dernières décennies.

Que les peines d’emprisonnement soient plus dissuasives pour décourager les éventuels aventuriers. Il y va de la protection de nos forêts et, au-delà, de la survie de nos populations !

Narcis’K, journaliste d’investigation