En Côte d’Ivoire, à moins de deux mois et demi des élections locales et en pleine période de contentieux électoral, une coalition d’organisations féministes dénonce le non-respect du quota de 30 % de femmes dans les assemblées élues, pourtant inscrit dans la loi.
Kadi Tanou est la présidente de l’ONG Leadafricaines, qui œuvre depuis 2011 pour un meilleur accès des femmes aux postes de décision.
« Aucun des partis politiques n’atteint même les 15 % de candidatures féminines sur sa liste, et ça c’est vraiment dommage, regrette-t-elle au micro de notre correspondante, Marine Jeannin. La fourchette va de 3 % à 9 %. Vous voyez que nous sommes très loin de ce que l’on aurait pu espérer. »
« La loi n°2019-870 accorde 30 % de quotas dans les assemblées élues en Côte d’Ivoire. Malheureusement, les hommes qui ont accepté de voter pour cette loi refusent de la mettre eux-mêmes en application… Aucune sanction est prévue, et ça, ça fait partie de nos recommandations d’ailleurs pour que l’État essaie d’instaurer véritablement des mesures dissuasives pour obliger les partis politiques à pouvoir respecter cette loi.
Et ce ne sont pas les femmes de valeur qui manquent, ce n’est pas la volonté qui manque. Il y a beaucoup de femmes qui souhaitent se porter candidates, malheureusement, elles ne sont pas choisies par les partis politiques qui privilégient de mettre en avant les hommes. La plupart du temps, ce sont des femmes qui mobilisent l’électorat, et puis voilà. On aide à faire élire des hommes. On a envie de se faire élire nous-mêmes, maintenant. »
Depuis octobre 2019, une loi impose pourtant un quota de 30 % de femmes candidates pour les assemblées élues. Mais en 2021, après les législatives, les femmes ne représentaient que 12,5% du total des élus dans l’hémicycle.