Par le décret 2016-864 du 03 novembre 2016, l’Etat de Côte d’Ivoire a instauré le permis à points. Cette nouvelle disposition qui vise à lutter contre l’incivisme routier entre dans sa phase pratique à compter du 1er mars et concerne tous les permis de conduire. Selon les dispositions du permis à points, en cas d’infraction routière commise, et constaté par vidéo verbalisation ou les agents verbalisateurs munis de terminaux connectés, votre nombre de points est réduit immédiatement. Plus l’infraction est grave, plus le nombre de points à retrancher est important. A quelques heures de l’entrée en vigueur de ce permis à points, des organisations de transporteurs lèvent de plus en plus la voix. On le sait, ils étaient nombreux à demander le report de la mise en œuvre effective et sont soumis des préoccupations à cet effet. Les transporteurs avaient demandé la prorogation pour leur permettre de maitriser tous les contours de cette nouvelle réforme.
Sensibiliser et former les transporteurs avant l’application du permis à points. Un délai de 3 mois avait même été demandé. Malheureusement, ces derniers semblent ne pas avoir été compris. Il y a la contravention pour mauvais stationnement qui s’élève à 22.500 Fcfa pour les transporteurs, c’en est de trop eu égard à toutes les tracasseries qu’ils subissent sur les routes et l’absence d’aire de stationnement. Bien d’autres préoccupations qui sont restées sans suite. C’est fort de tout cela qu’ils ont décidé de débrayer à compter du 1er mars, même date prévue pour l’entrée en vigueur du permis à points. Au cours d’une conférence de presse tenue, le samedi 25 février le président de la Maison des transporteurs de Côte d’Ivoire, Soumahoro Mamadou, a menacé de paralyser le transport sur toute l’étendue du territoire national. Sa structure dit avoir déposé des courriers contenant leurs attentes au niveau de la tutelle, le ministère des Transports, celui de la Sécurité est même sur la table du Premier ministre. Malheureusement aucune suite.
« Notre souhait n’est pas d’aller à une grève, mais si rien n’est fait, le 1er mars nous irons à un arrêt de travail, parce que trop c’est trop! Nous avons soumis beaucoup de propositions, rien n’a été pris en compte par l’Etat. Nous avons demandé une prorogation du délai de mise en œuvre, mais nos préoccupations n’ont pas été prises en compte. Nous sommes déterminés à aller au bout. Nous estimons que le Gouvernement va revoir sa décision et faire face aux nombreux problèmes avant de mettre en application le permis à points », soutient Soumahoro Mamadou.
Les équipes du ministère des Transports sillonnent les villes à la rencontre de la communauté des transporteurs en vue de mieux expliquer la nécessité de la mise en œuvre du permis à points.
Le permis à points est le permis de conduire doté d’un capital maximal de 12 points, acquis de manière progressive au cours de la période probatoire. Le nombre de points est réduit automatiquement à la suite d’une ou plusieurs infractions pour lesquelles le retrait est prévu par le code de la route. Le système est piloté par la plateforme électronique du ministère des Transports
Les infrastructures dédiées à ce système sont-elles mises en place ? (Le Nouveau Réveil)