À l’instar de 180 autres pays, le Mali prendra part du 13 au 16 octobre 2022 en Suisse au First Global Challenge, une compétition internationale de robotique de type olympique organisée par l’International First Commitee Association, une ONG américaine.
Daniel N’Ton (17 ans), Fanta Fomba (17 ans), Fanta Fofana (18 ans), Moustapha Oumar Sidibé (18 ans) et Aissata Bagayoko (18 ans). Ce sont les cinq « génies » sur lesquels reposent les espoirs du Mali au First Global Challenge 2022, la plus grande compétition de robotique pour les jeunes au monde.
L’évènement annuel a pour but de réunir les jeunes autour de la résolution des problèmes majeurs auxquels la planète fait face. Ils ont pour mission d’utiliser la robotique et la technologie pour relever ces défis. « Les équipes travaillent ensemble pour accomplir des tâches dans un jeu ayant pour thème l’un des plus grands défis auxquels notre planète est confrontée, y compris les 14 de l’ingénierie, dans le but de favoriser la compréhension et la coopération entre les jeunes du monde entier lorsqu’ils utilisent leurs capacités pour résoudre les problèmes du monde. Les défis auxquels nous sommes confrontés en tant que société mondiale doivent être résolus et la prochaine génération peut ensemble les relever », expliquent les organisateurs.
Le thème retenu pour cette sixième édition est « La capture du carbone en utilisant les sciences et les techniques, notamment les robots ».
À en croire les initiateurs, l’augmentation constante des niveaux de CO2 dans l’atmosphère, qui piège la chaleur, contribue au réchauffement planétaire et au changement climatique. Ils estiment qu’il est temps d’innover pour trouver des solutions qui permettront à la planète d’être plus saine et mettent donc les équipes au défi de ré-imaginer l’avenir du climat sur la Terre. « Avec un kit fourni par First global, nous formons les jeunes à l’électronique et à la programmation pour qu’ils construisent le robot en fonction du défi », assure Youssouf Sall, coach de l’équipe nationale de robotique désignée pour ce tournoi.
« Hyper motivés »
La sélection des membres de l’équipe, en croire leur encadrement, s’est déroulée par appel public à candidatures au niveau national, sur internet. Plusieurs dizaines de jeunes ont postulé. Après les interviews, 18 ont été retenus pour former l’équipe de base.
Chaque pays n’ayant droit qu’a 5 participants, « nous avons décidé, le moment venu, de demander aux membres de l’équipe de désigner eux-mêmes les 5 personnes les plus impliquées, celles qui sont susceptibles de mieux représenter le Mali lors de cette édition. C’est ainsi, que les jeunes ont désigné 3 filles et 2 garçons », explique le coach. Selon cet électronicien, cofondateur de DoniFab, un centre de robotique au Mali, « cette année nous avons toutes nos chances, bien que la préparation n’ait pas été parfaite. Les jeunes sont hyper motivés et décidés à ramener autant de médailles que possible dans les différentes catégories de la compétition ».
Différentes catégories, telles que la technique (conception et la performance du robot), la coopération (la capacité de l’équipe à travailler en collaboration avec les autres participants) et l’ambiance (le fair-play), récompenseront en effet les compétiteurs avec des prix quantitatifs (4) et qualitatifs (16).
« Défendre les couleurs »
Créée en 2016 par l’inventeur américain Dean Kamen, la compétition internationale de robotique accueille cette année pour la troisième fois le Mali grâce à une triple collaboration d’organisations du domaine de la robotique, DoniFab, Tilwalte Peace network et iNERDE. La dernière, une ONG de droit américain fondée par Mohamed Kanté (un Malien vivant aux USA), est le fer de lance du développement de la robotique au Mali.
C’est notamment grâce à elle qu’en 2016 le pays a participé à la première édition du First Golbal Challenge à Washington (États-Unis). Le Mali y a remporté une médaille d’argent dans la catégorie document de conception technique. Pour la deuxième participation de l’équipe nationale, en 2019 à Dubaï, elle a fini 22ème au classement général sur plus de 180 pays.
Emmenée cette année par trois experts, Youssouf Sall (coach principal), Oumar Al Ansar (mentor) et Mohamed Kanté (soutien technique, ambiance et collaboration), elle assure « vouloir faire mieux », sans aide de l’État. « Nous ne bénéficions pas spécialement de soutien étatique au plan national, car nous ne l’avons pas demandé à temps. Cependant, l’ambassade du Mali en Suisse a été d’un apport inestimable dans l’obtention des visas. L’ambassadeur et tout son staff », reconnait le coach.
Les cinq « génies » et leur encadrement, actuellement au Sénégal « pour les visas », décolleront pour la Suisse le 10 octobre prochain à 23h. « Avec leur robot prêt à défendre les couleurs du Mali », assurent-ils. (Journal du Mali)