La Ligue 1 revient ce samedi 10 septembre. Cette année, la compétition phare mobilisera 16 clubs. Quinze contre l’Asec Mimosas, l’équipe à abattre parce que tenante du titre. Un marathon de dix mois (du 10 septembre 2022 à juin 2023). Un nouveau départ avec de nouveaux organisateurs. Forcément, une nouvelle manière de voir et de faire les choses. Le défi est énorme.
En ouvrant la Ligue 1 ce week-end, la Fédération ivoirienne de football et la Ligue de football professionnel (Lfp) ont à cœur de donner un aperçu de la grand-messe du football qui aura lieu dans le pays, en janvier et février 2024. La Ligue de football professionnelle, version Yacine Idriss Diallo, a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Ils ont compris que le football, c’est aussi la fête.
C’est pourquoi ils ont décidé de mettre un accent particulier sur l’attractivité et la mobilisation autour de la compétition. « Nous allons mener plusieurs actions pour mobiliser les supporters, leur donner envie de revenir dans les stades, en relation avec nos partenaires. Il y aura des jeux concours, de l’animation. Nous allons permettre au football ivoirien de retrouver sa compétitivité et son attractivité d’antan », confie Salif Bictogo, nouveau patron de la Ligue.
En filigrane, Bictogo, tout comme Yacine Idriss Diallo, voit la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations en terre ivoirienne. Pendant ce temps, les pépites qui ont fait rêver les aficionados du ballon rond se sont volatilisées. Encore une fois, le championnat national n’a pas pu les conserver. Karim Konaté, meilleur buteur de la Ligue 1, est parti à Salzburg, en Autriche. Il a laissé, orpheline, l’attaque de l’Asec Mimosas.
Le jeune attaquant qui illuminait la Ligue 1 a préféré s’exiler pour lancer sa carrière professionnelle, à 18 ans. Idem pour son coéquipier, Aziz Ki Stéphane, milieu de terrain qui, à 26 ans, a pris le chemin de la Tanzanie, chez les Young Africans football club de Dar es Salam. D’autres artistes qui rendaient le championnat beaucoup plus agréable, tels que Tapé Edinho, le joueur vedette de l’Entente sportive de Bafing et Emmanuel Kipré, maître à jouer de Sol Fc, sont allés grossir le lot de la colonie de footballeurs ivoiriens dans ce pays d’Afrique de l’Est réputé pour ses vastes régions sauvages.
La liste n’est pas exhaustive. Issa Fofana, de son côté, a quitté le Fc San Pedro pour s’engager pour cinq ans avec le Al Hilal de Soudan. Lys de Sassandra a perdu son attaquant Hervé Irié Bi, parti monnayer son talent à Difaa Hassani de Jadida, en première division du Maroc. Pareil pour Bouaké Fc qui perd son défenseur central, Cheick Diabaté, qui a rejoint le club israélien de Macabi Petach-Tiva, en Ligue 2.
S’ils avaient été là, peut-être que la fête aurait une autre couleur. Hélas ! C’est comme cela tous les ans. Même s’ils ont validé ces transferts, les dirigeants de club disent malgré tout rester attachés à leur philosophie de voir ces jeunes évoluer dans le championnat local. Mais que peuvent-ils face à un phénomène devenu mondial ? Bien que le marché des transferts bat des records au fil des ans, les disparités dans le monde du football deviennent importantes.
Loin des sommes astronomiques qu’on observe en Europe, le traitement de l’écrasante majorité des protagonistes du milieu ne s’améliore pas. Notamment en Côte d’Ivoire. Du coup, les jeunes joueurs continuent de percevoir l’Europe comme un eldorado où tous les rêves sont possibles. Heureusement que le président Yacine Idriss Diallo a décidé de prendre ce problème à bras-le-corps.
C’est loin d’être la panacée. Mais en décidant d’un salaire de base pour le footballeur du championnat et en contraignant, d’une certaine manière, leurs employeurs à payer leur salaire, Idriss a posé les jalons. Et ce n’est pas rien. Pourvu que cela puisse motiver davantage les joueurs sur le terrain. (fratmat.info)