La superstar du basket Luka Doncic est inarrêtable dans l’EuroBasket 2022. Le prodige slovène a inscrit 47 points à lui tout seul mercredi face à la France, signant une performance historique.

« Dingue », « monstrueux », « légendaire », « irréel », « inhumain »… Les superlatifs ont défilé pour tenter de décrire l’énorme prestation de Luka Doncic mercredi 7 septembre face à la France en EuroBasket. Un match conclu sur le score de 88-82 en faveur de la Slovénie dans lequel Doncic a inscrit à lui tout seul 47 points, confirmant encore un peu plus son statut de prodige du basket.

La performance de « Luka Magic » face à la France est historique : un seul joueur a fait mieux dans l’histoire de la compétition, il y a 65 ans. Et encore, il s’agissait du Belge Eddy Terrace qui avait collectionné 63 points lors d’un match de classement, sans vraiment d’enjeu, contre l’Albanie en 1967, selon les données de la Fédération internationale de basket (Fiba)

Luka Doncic est un habitué des déluges de points inscrits. Il a d’ailleurs déjà fait mieux que ses 47 points avec sa sélection. C’était aux JO de Tokyo en 2021 : 49 points lors d’un match de la phase de groupes contre l’Argentine.

Par ailleurs, avec 53,4 % des points inscrits par son équipe , « Luka Magic » affiche le plus gros pourcentage depuis le Grec Nikos Galis contre l’URSS en 1989.

« Je suis juste né pour jouer au basket »

À seulement 23 ans, il est déjà considéré comme l’un des meilleurs basketteurs de la planète. Luka Doncic a été biberonné au ballon orange. Fils de l’ancien joueur serbe Sasa Doncic, naturalisé slovène dans les années 1990, il a commencé à jouer au basket tout petit, tout en assistant aux matches de son paternel. « Je me souviens qu’il restait sous le panier », a raconté au magazine Reverse Goran Dragic, ancien coéquipier du père et actuel joueur de NBA. « Même à cet âge-là, ça se voyait qu’il sentait bien le jeu. Comme son père. Quand on revenait du vestiaire à la mi-temps, il était tout le temps là en train de shooter. J’ai toujours gardé ce souvenir en tête. »

Dans les équipes de jeunes, Luka Doncic affole déjà les compteurs et joue dans les catégories supérieures. Pour lui, le basket n’est pas seulement un sport, c’est une passion dévorante. « Je pense que c’est un cadeau », avait-il expliqué au site Euroleague.net. « Je suis juste né pour jouer au basket. » À 13 ans, le natif de Ljubljana s’exile en Espagne pour se former au prestigieux Real Madrid. Trois ans plus tard, il devient le plus jeune joueur du club à jouer en Liga. Il enchaîne alors les titres avec une Euroligue, trois championnats d’Espagne, deux Coupes du Roi et une coupe intercontinentale. Il brille aussi en sélection nationale. En 2017, il participe au Championnat d’Europe avec la Slovénie, qui remporte la compétition en étant invaincue. Luka Doncic est nommé dans le meilleur cinq de la compétition avec son compatriote Goran Dragic, l’Espagnol Pau Gasol, le Russe Alexeï Chved et le Serbe Bogdan Bogdanovic.

Des débuts retentissants en NBA

Ses exploits ne peuvent plus se limiter à la seule Europe. La pépite slovène est sélectionnée en 2018 en 3eposition lors de la draft NBA par les Hawks d’Atlanta avant d’être envoyée dans la foulée aux Mavericks de Dallas. L’arrivée en terre américaine ne change rien à ses habitudes. Luka Doncic continue de progresser avec insolence. Il est même désigné rookie de l’année à l’issue de sa première saison et devient le deuxième joueur européen à remporter ce prix après Pau Gasol.

Depuis, il fait les beaux jours des Mavericks de Dallas où, après le départ de la légende allemande Dirk Nowitzki – pour qui une cérémonie d’hommage avait lieu mercredi en marge de l’EuroBasket –, il a récupéré le statut de chouchou des supporters. Lors de la saison 2021, il envoie son équipe aux play-off lors desquels les Texans affrontent au premier tour, comme l’année précédente, les Clippers de Los Angeles de Kawhi Leonard et Paul George. Même si les Mavericks sont éliminés en sept manches, Luka Doncic réalise des moyennes impressionnantes de 35,7 points, 10,3 passes décisives et 7,9 rebonds dans cette série. Devenu indispensable à la franchise, le Slovène a désormais le droit à sa journée officielle, le 6 juillet, dans le comté de Dallas. Il a également signé en août 2021 une prolongation de contrat de plus de 200 millions de dollars sur cinq ans.

« Luka Magic », nommé trois fois de suite dans le cinq de la saison NBA, draine des médias américains jusque sur le Vieux Continent pour l’Euro : une reporter du Dallas Morning News, le quotidien suivant ses Mavericks, un autre d’ESPN préparant un livre sur lui. Même le propriétaire de sa franchise, Mark Cuban, et son entraîneur Jason Kidd ont fait le déplacement. La cérémonie en hommage à Dirk Nowitzki aidant.

Une revanche à prendre face à la France

Reste à mener sa franchise, comme sa sélection, vers un titre en tant que patron. Les retrouvailles avec la France mercredi ravivaient des souvenirs sensibles pour le prodige slovène : ceux de l’élimination en demi-finale des JO (90-89) après le contre au buzzer de Nicolas Batum sur Klemen Prepelic qui s’apprêtait à marquer son lay-up.

« Ça a été très dur à digérer », a livré le phénomène slovène en conférence de presse mardi. « C’étaient nos premiers Jeux olympiques et nous avons fini quatrièmes, ce qui est la pire place possible. Ça a été difficile de passer à autre chose. Mais tu apprends ce que tu aurais dû faire mieux, ce que tu n’aurais pas dû faire. »

Mercredi, Luka Doncic s’est présenté revanchard sur le parquet à Cologne. La suite appartient déjà à l’Histoire et celle-ci pourrait continuer de s’écrire : jusqu’à un titre le 18 septembre ?