Réunis le dimanche 14 décembre 2025 à Abuja (Nigeria) pour la 68e session ordinaire de leur Conférence, les Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont réaffirmé leur engagement pour l’intégration régionale, la démocratie et la sécurité, rapporte le Communiqué final publié lundi. Sous la présidence de Julius Maada Bio, Président de la République de Sierra Leone et président en exercice de la Conférence, la session a réuni des Chefs d’État et de Gouvernement ou leurs représentants, ainsi que les responsables des principales institutions régionales et partenaires internationaux. Les dirigeants ont examiné l’état de la Communauté, les performances économiques régionales, la situation politique et sécuritaire, ainsi que les questions institutionnelles. Sur le plan économique, la Conférence s’est félicitée de la résilience des économies de la CEDEAO en 2025, marquée par une accélération de la croissance et une baisse des pressions inflationnistes. Elle a exhorté les États membres à poursuivre les réformes économiques et l’assainissement budgétaire afin de consolider ces acquis. Concernant l’intégration monétaire, les Chefs d’État ont exprimé leurs préoccupations face aux retards dans la convergence macroéconomique, à moins de deux ans du lancement de la monnaie unique ECO. Ils ont appelé à un consensus sur les arrangements institutionnels nécessaires et décidé de réactiver la “Task Force” présidentielle sur le programme de la monnaie unique. La Conférence a également encouragé les États membres à accélérer la mise en œuvre de la carte nationale d’identité biométrique de la CEDEAO, en vue de renforcer la libre circulation des personnes, et à harmoniser les règles d’origine dans le cadre du Système de libéralisation des échanges de la CEDEAO (SLEC). Elle a, en outre, exhorté les pays à intensifier l’application de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Sur le plan énergétique, les dirigeants ont salué la synchronisation historique des réseaux électriques des 15 pays de la région, tout en appelant au règlement des arriérés de paiement afin d’assurer la viabilité du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (WAPP). Abordant les questions politiques et sécuritaires, la Conférence a condamné les coups d’État et tentatives de renversement de l’ordre constitutionnel, notamment en Guinée-Bissau et au Bénin. Elle a réaffirmé son attachement à la démocratie, à la bonne gouvernance et à des processus électoraux transparents et inclusifs dans les États membres. Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans la région, en particulier au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, la Conférence a réaffirmé son engagement à lutter contre le terrorisme. Elle a décidé d’allouer un appui financier d’urgence à plusieurs États exposés et instruit la Commission d’accélérer la mise en place opérationnelle de la Brigade régionale de lutte contre le terrorisme. Au plan institutionnel, la Conférence a procédé à l’attribution des postes statutaires de la CEDEAO pour la période 2026-2030 et décidé du transfert du siège de l’Organisation ouest-africaine de la Santé (OOAS) en Côte d’Ivoire. Elle a également approuvé le maintien des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) au sein de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO en tant que membres non régionaux. Les Chefs d’État ont exprimé leur gratitude aux partenaires techniques et financiers de la CEDEAO et réaffirmé leur engagement à mobiliser des ressources pour le financement des infrastructures régionales prioritaires, notamment les corridors routiers et les projets énergétiques.

La Conférence a salué le leadership du Président Julius Maada Bio et annoncé que la date et le lieu de la prochaine session ordinaire seront communiqués ultérieurement.

AIP