Cette crise politique et institutionnelle au Sénégal pourrait avoir de nombreuses conséquences. L’analyste Bara Ndiaye cite ainsi la récente coupure d’internet et des réseaux mobiles qui a ralenti les transferts d’argent. « Au niveau de la diaspora, selon l’observatoire de la qualité des services financiers, nous envoyons l’équivalent de deux milliards de dollars (par an) en termes d’aide financière et d’investissement dans le pays. Avec la coupure d’internet, on ne peut plus faire ce genre de transfert via des applications mobiles. Ce genre de service est très développé au Sénégal et est utilisé par toutes les familles. L’autre impact, c’est que les transferts intra-urbains sénégalais, le transfert des biens de première nécessité, est bloqué. Au niveau national, les transports sont réduits. On peut dire que cette crise institutionnelle a provoqué un blocage au niveau du Sénégal« , a expliqué l’analyste. L’Afrika Verein, l’Association économique germano-africaine, qui soutient les entreprises allemandes présentes sur le continent, ne cache pas ses inquiétudes sur les récents évènements à Dakar.

La stabilité du pays mise à rude épreuve

Christoph Kannengießer, le directeur général de cette structure, souligne que malgré l’instabilité politique en Afrique de l’Ouest, le pays avait été jusqu’à présent un pôle de stabilité. Or, le Sénégal, une des économies les plus fortes de la sous-région, est un pays important pour les investisseurs allemands. « Du point de vue de l’économie allemande, le Sénégal est un pays qui est surtout intéressant dans le domaine de l’énergie, surtout dans les énergies renouvelables, non seulement dans de grands projets urbains, mais aussi dans les projets décentralisés dans les régions rurales. Il y a aussi le secteur de la santé ou le numérique qui trouvent l’intérêt des entreprises allemandes dans le pays« , a-t-il déclaré. Christoph Kannengießer insiste sur le fait que la stabilité politique est un facteur de base pour attirer des investissements. Il estime donc qu’il pourrait être plus difficile de convaincre de nouvelles entreprises de s’engager au Sénégal ou en Afrique de l’Ouest, si des solutions ne sont pas rapidement trouvées. L’économie du Sénégal mise à rude épreuve par la crise politique (msn.com)