Alors que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont lancé une offensive sur plusieurs axes autour de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), depuis le 23 janvier, les combats se poursuivent. Tout s’est accéléré samedi 25 janvier dans les environs directs de la ville, et depuis les combats font rage. Dans un communiqué, le M23 a donné 48 heures aux soldats congolais et alliés pour déposer les armes. « On ne les laissera pas entrer à Goma, c’est une certitude », avait menacé le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée congolaise.
La veille, la mort du gouverneur militaire du Nord-Kivu, Peter Cirimwani, supposément abattu par un sniper rwandais lors d’une sortie de terrain, a pris de court Kinshasa. En poste depuis septembre 2023, on lui attribuait la coordination des groupes armés locaux, les Wazalendos, qui opèrent en soutien de l’armée congolaise. Il était également accusé d’être un interlocuteur privilégié des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), fondés par d’anciens génocidaires des Tutsis du Rwanda en 1994, FDLR qui collaborent également avec les FARDC.
À Gisenyi, ville frontière, les premiers déplacements d’habitants de Goma, débutés la veille par la Grande Barrière, qui sépare les deux villes, se poursuivent. De nombreuses familles traversent à pied ou en voiture dans un calme relatif et font les démarches par les voies classiques, avec leurs documents. Mais aucun réfugié des camps situés à Goma ne semble traverser. La majorité des chambres d’hôtel sont prises d’assaut, leur prix a d’ailleurs doublé par endroits, et certains Gomatraciens rejoignent de la famille en ville, plus loin à Kigali, parfois même jusqu’à Kampala.