L’ex-ministre ivoirien du Plan et banquier international, Tidjane Thiam s’est fait enrôler sur le listing électoral en décembre 2022, un signe de son appétence pour les futures joutes électorales en Côte d’Ivoire.
« En 2024, j’espère passer beaucoup plus de temps ici (en Côte d’Ivoire) et de façon croissante », a dit Tidjane Thiam (61 ans), dans une interview accordée à la chaîne de télévision privée ivoirienne NCI, diffusée ce dimanche 13 août 2023.
Pour l’heure, en raison de ses engagements au plan international, il affirme qu’il fera la navette entre la Côte d’Ivoire et l’extérieur. Proche de l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, Tidjane Thiam, témoigne de lui « un grand serviteur de la Nation ivoirienne ».
Parti du pays en 1999, à la suite d’un coup d’Etat qui a renversé l’ex-président Henri Konan Bédié, Tidjane Thiam est revenu en Côte d’Ivoire en août 2022, après 22 ans d’absence. Aujourd’hui, il estime que son expérience « peut être utile en Côte d’Ivoire ».
Le coup d’Etat de 99 a été pour ce jeune technocrate « un choc ». Pour lui, la prise du pouvoir par les armes est quelque chose de « néfaste ». Appelé, d’ailleurs, dans le gouvernement sous l’ère du général Robert Guéi, après la chute de M. Bédié, il a décliné l’offre de la junte au pouvoir.
Il s’est refusé, durant l’entretien d’aborder, en ce temps de deuil, la succession de l’ancien chef d’Etat ivoirien Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), décédé le 1er août 2023, à l’âge de 89 ans à Abidjan.
Présent à Abidjan pour prendre part à ce deuil, il s’est ouvert à cette chaîne de télé ivoirienne, pour la première fois depuis 1999. Tidjane Thiam, confie à propos de la politique que « ce n’est pas parce qu’on est de partis politiques différents qu’on doit être en guerre, de toutes les façons si on se comporte comme cela, on ne peut que reculer ».
« Il ne faut pas accepter la violence comme moyen d’action politique ; le moyen d’action politique, c’est le discours et le dialogue », a-t-il soutenu, se disant « opposé aux discours et aux actions qui divisent parce qu’elles coûtent beaucoup plus chères ».
Premier directeur général du Bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd, de 94 à 98), Tidjane Thiam, un polytechnicien, a souhaité une « Côte d’Ivoire apaisée » et « maître de son destin ». Il a en outre salué les progrès opérés sous le leadership du président Alassane Ouattara.
Selon sa philosophie, Tidjane Thiam, une figure de l’économie mondiale, croit qu’ « il n’est de richesse que l’homme » pour impulser le développement d’une Nation, ainsi que l’égalité des chances. Toutefois, il faudrait donner à chacun de saisir les opportunités.
Pour assurer un développement fulgurant, il estime qu’il faut innover au niveau technologique, une opportunité extraordinaire pour révolutionner les process et les secteurs d’activités ; et insiste sur la sécurisation de la propriété foncière, l’accompagnement des PME et création de champions nationaux.