Le gouvernement de Côte d’Ivoire, sur proposition de l’Autorité nationale de régulation du secteur de l’électricité (ANARE-CI), a décidé de proposer un réajustement des tarifs de l’électricité. C’est le ministre Sangafowa Mamadou Coulibaly des Mines, du Pétrole et de l’Energie qui l’a annoncé, jeudi 8 juin 2023.
Pour être plus clair, il a fait savoir au cours d’une conférence de presse qu’à partir du 1er juillet 2023, le prix de l’électricité connaîtra une hausse. Sauf que là, les autorités ivoiriennes ont décidé de ne toucher que les abonnés 15 A et plus (10 % d’augmentation) et les abonnés moyenne et haute tension (15 % d’augmentation) qui ne représentent, selon le membre du gouvernement, que 11 % des consommateurs d’électricité. Les autres 89 % qui constituent la couche la plus vulnérable, annonce-t-il, ne seront pas touchés.
Ça, c’est ce que dit et pense le gouvernement. Un acte de magnanimité envers les ménages les plus démunis, pourrait-on dire.
Mais, à y voir de près, cela ressemble à bien des égards à de la poudre aux yeux. Car, en effet, parmi les abonnés 15 A et plus, il y a des professionnels. Les autorités elles-mêmes l’ont notifié dans la décision de réajustement des tarifs de l’électricité.
Ensuite, les clients moyenne et haute tension sont constitués, dans leur grande majorité, d’industriels, c’est-à-dire de ceux qui fabriquent les biens de consommation. En d’autres termes, ceux qui fabriquent ce que les ménages consomment, verront leurs coûts de production croître.
La suite logique est qu’ils répercuteront ce manque à gagner sur leurs produits qui seront achetés plus chers par la population. Alors, quelle est cette couche vulnérable que le gouvernement voudrait épargner de cette augmentation de tarifs de l’électricité ? Dans les faits il n’y en aura aucune car c’est une mesure qui touchera tout le monde.
Déjà, en 2017, l’Etat avait annoncé une mesure de réajustement des tarifs de l’électricité pour les abonnés moyenne et haute tension de 3 % HT. Le 1er juillet 2017, l’augmentation avait été effective. Quelques années plus tard, le gouvernement remet le couvert. Que fait-on alors de la lutte contre la cherté de la vie ? (pressecotedivoire)