La FAO qui a sélectionné dix fermes piscicoles pilotes sur l’ensemble du territoire national, veut booster la production de la filière à travers le projet FISH4ACP et créer de véritables entrepreneurs.

L’organisation onusienne a lancé au dernier trimestre 2022 le processus de sélection de ces dix fermes piscicoles pilotes qui serviront de fer de lance à la promotion de l’adoption de techniques améliorées d’élevage du tilapia et de gestion de ferme associée.

Le Programme FISH4ACP vise notamment l’accroissement de la production nationale du tilapia d’élevage. Un mois après la sélection des fermes pilotes, une délégation de la FAO et du ministère des Ressources animales et halieutiques s’est rendue sur deux des fermes pilotes notamment à Ayamé et à Akouré.

La visite de terrain a permis à la délégation d’échanger avec les responsables de ces fermes piscicoles. Selon Mme Djiré Foungnigué, administratrice nationale du programme FISH4ACP, cette première rencontre avec les bénéficiaires du projet, a permis de faire un diagnostic initial de la gestion de la ferme.

La rencontre a également permis de toucher du doigt leurs conditions de travail et d’échanger également sur leurs attentes dans le cadre de la collaboration avec le programme FISH4ACP. La FAO accompagnera l’ensemble des fermes pilotes afin d’être des modèles à dupliquer.

Ernest Kouadio, le directeur de l’Aquaculture au ministère des Ressources animales et halieutiques, a indiqué que la production actuelle de tilapia en Côte d’Ivoire se situe entre 8 000 et 10 000 tonnes et pourrait être revue largement à la hausse pour atteindre plus de 60 000 tonnes en 2026.

L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) à travers son programme FISH4ACP concourt à l’atteinte de cet ambitieux objectif du gouvernement ivoirien qui vise la souveraineté alimentaire à l’horizon 2030 pour les denrées de grande consommation, dont le poisson.

A Ayamé, Béatrice Manizan Manzan, une piscicultrice, s’est félicitée du choix porté sur sa ferme piscicole en cages flottantes. Ces cages sont installées sur un affluent du fleuve Bia à l’entrée de la ville d’Ayamé, située dans le Sud ivoirien

« Nous nous réjouissons du choix de notre ferme. Nous ferons l’effort de contribuer à accroître la production de poisson et répondre ainsi à l’appel du gouvernement », a laissé entendre Mme Béatrice Manizan Manzan.

« Nous sommes confrontés à certaines difficultés techniques et matérielles que sont l’acquisition d’une pirogue pour faciliter notre mobilité, des gilets de sauvetage pour améliorer nos conditions de travail. » a-t-elle fait savoir à la délégation.

Du côté d’Akouré, c’est une ferme bâtie sur un site de cinq hectares comprenant 26 étangs en terre et six étangs hors sol en béton avec une capacité de production annuelle de tilapia de 20 tonnes par an qui a accueilli la délégation.

Selon Onézine Koné, le directeur technique de cette ferme, la production peut être améliorée si la question de la qualité et de la quantité des géniteurs est réglée. Il a mentionné que « le défaut de géniteurs » les empêche de produire en abondance.

Le Programme de développement durable des chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, intitulé FISH4ACP, est une initiative de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP).

Ce programme d’une durée de cinq ans (2020-2024), est mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et financé par l’Union européenne (UE) et le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ). (AP/APA)