Michael Gah est un artiste basé à Accra qui utilise des vêtements de seconde main pour créer des œuvres d’art textiles. Chacune de ces œuvres créées par Michael Gah a d’abord été un vêtement. Cet artiste fait de la récupération de vieux tissus, l’élément principal de ses créations qu’il assemble sur des tableaux pour raconter ses histoires.

Dans son atelier à Accra ou Ghana, Gah explique cette œuvre qu’il vient d’achever : d__ans cette œuvre, j’ai cinq hommes, tous dans leur zone de confort l’un d’entre eux tient une raquette, montrant ainsi sa passion. Ce tissu, je me le suis procuré dans le marché de Kantamanto puis celui-ci vient d’un ami qui fait de la couture, et cette pièce vient de Woodin.

Comme à son habitude, Michael Gah fait la tournée quotidienne pour récupérer ses déchets textiles. Chez son ami et couturier Fenz Fashion Limited, il a déjà ses marques, une manière dit-il de révolutionner l’art et d’interpeller sur la préservation de l’environnement.

« Le sens de la mode se développe plus rapidement de nos jours, on a tendance à laisser tomber les anciennes modes, alors je vais les chercher pour créer mes œuvres d’art. Je ne veux pas qu’ils finissent dans les mers, dans les caniveaux, pour bloquer les canalisations » ajoute-t-il.

Les actions de Michael Gah inspirent Franklin Maduka. Ce couturier est prêt à innover et redonner une seconde vie à ses déchets textiles.

Quand ils viennent chercher ces choses (les déchets textiles), nous ne savons pas ce qu’ils en font, il se peut qu’ils causent beaucoup de dommages à l’environnement, non ? Mais maintenant, il (Gah) vient les chercher, il les utilise pour faire de l’art, pour faire des œuvres, ce qui est en fait bon et contribue beaucoup à notre environnement, ce qui est très important, et je pense que cela m’a aussi ouvert l’esprit à un nouveau secteur d’activité pour être plus conscient de l’environnement, parce que nous devons être respectueux de l’environnement » explique Franklin Maduka Izechukwu, responsable de Fenz Fashion Limited.

Selon les écologistes, le Ghana est confronté à un grave problème de déchets textiles dont la majorité provient des vêtements d’occasion qui débarquent dans le pays. Bien qu’ils soient moins coûteux, ils sont un danger pour l’environnement.

« Chaque semaine, deux millions (d’articles) de vêtements de seconde main sont importés et des enquêtes ont révélé que 40 % de ces articles se transforment en déchets et sont déversés dans les décharges et autres décharges brutes ou non autorisées du pays » souligne, Yaw Akwaa Lartey, chercheur en santé environnementale.

Les œuvres de Gah sont régulièrement exposées et vendues sur les marchés locaux et via les réseaux sociaux à l’étranger. Outre son combat pour l’environnement, il promeut le savoir-faire du Ghana en mettant en exergue les tissus fabriqués dans son pays. (Africanews)