Le Comité de concertation Etat/secteur privé (CCESP) a initié un atelier national afin de renforcer les capacités des acteurs du secteur privé sur la dépense publique.Ouvrant la session ce mercredi, à la Maison de l’Entreprise, le siège du Patronat ivoirien, sis au Plateau, le Centre des Affaires d’Abidjan, le directeur de Cabinet adjoint, Vassogbo Bamba, représentant le ministre de l’Economie et des finances, a fait l’état de la dette fournisseur. Selon M. Vassogbo Bamba, au 31 octobre 2022, l’ensemble des mandats fournisseurs de la gestion 2022 pris en charge par le trésor public représentait un montant global de 713,18 milliards de Fcfa, dont 503,38 milliards de Fcfa de règlements déjà effectués, soit un taux de 68,84%.

Le délai moyen de règlement de la dette fournisseur, dira-t-il, ressort au niveau des délais de paiements de la dette fournisseur de l’Etat central, à fin octobre 2022, à 17 jours en moyenne contre 30 jours impartis pour les mandats de moins de 30 millions de Fcfa avec un total de 93,21 milliards de Fcfa. En outre, le délai de paiement de la dette fournisseur est ressorti à 22 jours en moyenne contre 60 jours pour les mandats de 30 à 100 millions de Fcfa avec un total de 66,60 milliards de Fcfa ; et à 28 jours en moyenne contre 90 jours pour un total de 277,64 milliards de Fcfa de mandats payés.   Le secrétaire exécutif du CCESP, Mme Mariam Fadiga Fofana, a expliqué qu’il s’agit d’un atelier national sur la dépense publique au profit des acteurs du secteur privé pour leur permettre de « mieux maîtriser le circuit de la dépense » dans l’exécution du budget de l’Etat.

Elle a relevé en marge de l’atelier, qu’il revient au secrétariat exécutif du CCESP des préoccupations du secteur privé quant « au délai de paiement qui ne sont pas toujours en phase avec ce que l’Etat avance ». Le secteur privé dénonce « des délais de paiement très longs, ce qui engrange beaucoup de frais financiers » surtout en cas de prêts bancaires.   De son côté, « les administrations publiques se plaignent aussi que les délais qu’on doit observer dans les documents ne sont pas respectés par les opérateurs privés », a ajouté Mme Mariam Fadiga, insistant qu’il s’agit de renforcer les capacités des acteurs privés sur la dépense publique et de créer une synergie entre l’Etat et le secteur privé. M. Paul Koua, chargé de la coordination de la politique fiscale, représentant le ministre du Budget et du portefeuille de l’Etat, a relevé les efforts substantiels consentis par l’Etat, rappelant que le secteur privé est le principal contributeur de l’économie avec 80% des recettes de l’Etat.

L’appui de l’Etat de Côte d’Ivoire sur le financement des activités de promotion du secteur privé, selon M. Paul Koua, pour l’année 2022 s’élève à 10,23 milliards de Fcfa de crédits inscrits au budget du ministère du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME. L’ambition du gouvernement de Côte d’Ivoire est de permettre aux investissements privés d’atteindre 75% du volume global des investissements et 30% du PIB en 2030. Le secteur privé représente aujourd’hui plus de 2/3 des investissements et plus de 80% des emplois formels du pays. (Journal du Gabon)