La transformation locale du cacao était au centre de la 8e édition des Journées nationales du Cacao et du Chocolat (JNCC). Le thème retenu « La transformation locale du cacao : opportunités pour les artisans chocolatiers », traduit l’importance de cet enjeu pour la Côte d’Ivoire qui veut transformer 100% de sa production de cacao d’ici à 2030.
Transformer pour capter une plus grande part de la valeur ajoutée dans la chaîne de valeur pour assurer une meilleure rémunération aux planteurs. Selon une étude de Fior Markets, le marché mondial du chocolat devrait atteindre 200,4 milliards de dollars d’ici 2028, contre 138,5 milliards de dollars en 2020.
Avec plus de 2 millions de tonnes par an, le pays, leader mondial avec plus de 40% de l’offre mondiale de fèves de cacao, ne transforme pour l’instant que 33% de sa production. Le gouvernement veut donc accélérer la transformation industrielle de l’or brun. Pour ce faire, le pays se dote de nouveaux complexes industriels.
Avec son extension, le site industriel de Cargill va augmenter sa capacité d’environ 50%, passant de 110 000 tonnes à 170 000 tonnes. Situé à Yopougon, ce site inauguré en novembre 2021, est l’une des plus grandes usines de broyage de cacao au monde.
Une nouvelle usine de transformation du cacao en beurre, tourteaux et poudre de cacao de la Société Africaine de Cacao (SACO), filiale du géant suisse Barry Callebaut, a été inaugurée à Abidjan, en mars 2019.
Le groupe Jbcocoa, a lancé la construction de sa future usine à la zone industrielle d’Akoupé-Zeudji. Cette usine de transformation de fèves en beurre et poudre de cacao dont l’investissement est estimé à 39 milliards de FCFA avec une capacité initiale de production de 50 000 tonnes par an de fèves de cacao verra le jour d’ici à fin décembre 2024.
Selon les chiffres du ministère du Commerce et de l’Industrie, la capacité de broyage de la Côte d’Ivoire est passée de 545 000 tonnes (2012-2013) à 869 000 tonnes en 2020-2021 soit une augmentation de plus de 60%.
A en croire le directeur général du Conseil café-cacao, Yves Brahima Koné, cette capacité devrait atteindre 1 072 000 tonnes d’ici octobre 2023.
Le volume de fèves de cacao transformé est passé de 468 000 tonnes en 2012-2013 à environ 619 000 tonnes en 2020-2021 soit une hausse de plus de 32%.
Afin de réaliser son ambition de devenir fournisseur mondial de chocolat, la Côte d’Ivoire s’ouvre à la communauté d’investisseurs au niveau mondial. Des dispositions sont prises pour améliorer la compétitivité des entreprises de broyage et promouvoir les investissements privés.
Le gouvernement relevait lors du Conseil des ministres du 1er juin 2022, que la transformation du cacao en produits semi-finis a augmenté grâce à un ensemble de mécanismes mis en place depuis la campagne 2016-2017. L’objectif était de parvenir à transformer sur place au moins 50% de la production nationale de cacao.
Il s’agit de faire des réserves sur la production pour la transformation locale, de supprimer l’ajustement de certains postes du barème des prix au profit des broyeurs et de revenir au mécanisme du Droit unique de sortie (DUS) différencié, appliqué aux produits transformés de cacao. Ce mécanisme a fortement impacté la capacité installée de broyage de fèves de cacao en Côte d’Ivoire. Elle est passée de 700 000 tonnes par an en 2017-2018 à 800 000 tonnes par an à la fin de la campagne 2018-2019, soit une augmentation de la capacité de broyage de 14,3%. La quantité cumulée de fèves transformées par l’ensemble des entreprises signataires des conventions s’établit à 1 951 144,923 tonnes pour 2 012 443 tonnes attendues au terme de la quatrième année de mise en œuvre, soit un taux de réalisation de 96,95%. Le cacao représente 40% des recettes d’exportations nationales. Il contribue à hauteur de 20% du Produit intérieur brut. (Abidjan.net)