Malgré les différents appels de la Côte d’Ivoire, des organisations sous-régionales et de la communauté internationale, la junte au pouvoir au Mali rechigne à libérer les soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet 2022, alors que ceux-ci étaient au Mali dans le cadre d’une mission pour le compte de la MINUSMA.

Le journaliste d’investigation, Saïd Penda, dans une publication décline le niveau de gradation des sanctions que la CEDEAO pourrait imposées à la junte et au peuple malien si Assimi Goïta continue de camper sur sa position en ne libérant pas les militaires ivoiriens.

Selon le confrère qui cite ses sources au siège de la CEDEAO à Abuja, « les sanctions seront graduelles mais elles vont dépasser de loin l’embargo » qui a frappé ce pays il n’y a pas longtemps.

Il s’agira, en cas de refus d’obtempérer aux injonctions des dirigeants ouest-africains, de gel des avoirs et interdiction de voyage pour toute la junte militaire, l’ensemble des membres du gouvernement et leurs familles (enfants et conjoints), du gel des avoirs du Mali à la BCEAO, de l’embargo financier, de la fermeture des frontières y compris pour les produits de première nécessité (denrées alimentaires, carburant, électricité, etc.).

Toujours selon la source, ces sanctions ne devraient pas durer plus d’une semaine avant de passer à l’ultime solution si les choses ne bougent pas dans le bon sens.

Cette solution extrême n’est autre que « l’intervention militaire pour chasser la junte malienne du pouvoir et restaurer la démocratie dans ce pays frère », indique la source, ajoutant que les Chefs d’États de la CEDEAO ont déjà obtenu de la communauté internationale qu’elle appuie les mesures qui seraient prises contre le Mali.

Outre la suspension de toute coopération avec le Mali, les Etats-Unis ont déjà donné l’assurance que Washington va couper ce pays du système des transferts inter-banques, Swift, alors que l’Union Européenne a promis de suspendre le « code IBAN » du Mali. Ces deux mesures isoleraient les banques maliennes, qui seraient incapables du moindre transfert de fonds vers l’étranger, rendant impossible toute transaction commerciale entre le Mali et l’extérieur.

Si le Mali pousse jusqu’à l’application de ces mesures extrêmes, le FMI et la Banque Mondiale devraient suspendre tous les décaissements au profit du Mali.

« Si la CEDEAO est obligée de prendre ces mesures, ce serait l’effondrement de l’État malien », prévient mon informateur.

C’est donc la négociation de la dernière chance pour le Mali, que les Chefs d’États de la CEDEAO mèneront cette semaine à Bamako, conclut-il. (pressecotedivoire.ci)