Le président français Emmanuel Macron inaugure ce jeudi un nouvel « outil de revitalisation de la politique », d’après l’exécutif. Autour de lui, une cinquantaine de représentants de la société civile, les principales associations d’élus locaux et quelques syndicats évoqueront les grands chantiers à venir : école, santé, plein-emploi, bien vieillir et transition écologique. Mais les partis d’oppositions et le président du Sénat dénoncent une tentative d’esquiver le pouvoir législatif.
Les principales associations d’élus locaux seront finalement au rendez-vous à Marcoussis, ce jeudi 8 septembre, après avoir arraché que le président perde en verticalité et se réunisse avec elles deux fois par an.
Scepticisme
Mais pour l’ensemble des partis politiques, de l’extrême droite aux Insoumis, pas question de participer à cette initiative qui, jugent-ils, contourne le Parlement. « Si monsieur Macron a été privé de majorité à l’Assemblée, ce n’est pas le fait du hasard, souligne Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée. Ce n’est pas pour le contrarier. C’est juste pour lui envoyer ce message : « Ok, on t’a réélu, mais maintenant, tu vas écouter. Tu vas écouter les députés que l’on envoie à l’Assemblée nationale« . Donc, aujourd’hui, le lieu du dialogue doit d’abord être l’Assemblée nationale. Le président de la république doit respecter les institutions. Il ne doit pas inventer des machins. »
Le Conseil national de la refondation (CNR), c’est « une nouvelle manière de débattre », « pas une nouvelle institution », s’est justifié Emmanuel Macron. Du cinéma, rétorque le député communiste Nicolas Sansu. « Quand on voit déjà l’ordre du jour qui est, en gros, faire passer la réforme des retraites. Quand on voit les projets de lois qui arrivent d’assurance-chômage qui va mettre à mal des millions de nos concitoyens. Ce n’est pas acceptable de se dire que c’est dans ces conditions-là que l’on va servir la soupe à monsieur Macron. Ce n’est pas possible », s’indigne-t-il.
Les deux précédents, le Grand Débat après la crise des « gilets jaunes » en 2019 et la Convention citoyenne sur le climat en 2020, ont déçu. La majorité de leurs conclusions étant passée à la trappe.
Ne pas servir de « caution jeune »
Le Forum français pour la jeunesse, qui regroupe les principales organisations de jeunesse, sera à Marcoussis, dans l’Essonne, ce jeudi 8 septembre pour y participer. « La jeunesse a son mot à dire sur beaucoup de sujets et pas seulement sur les sujets de jeunesse, pointe William Petipas, son co-animateur. Par exemple, sur la transition écologique, on pense qu’on a des choses à dire. Sur l’éducation dans son ensemble et pas que sur l’école. On pense aussi que les jeunes doivent être associés aux politiques qui travaillent sur l’emploi, sur la lutte contre la précarité, les luttes contre les discriminations et les violences liées aux inégalités, notamment sociales. Donc on a envie de pouvoir porter ces sujets-là dans les discussions qui auront lieu ce jeudi. Par contre, on ne veut pas que ce soit une manière d’être une caution jeune qui apporte une validation à toute la politique du gouvernement. Nous, on attend qu’il y ait des engagements derrière. Donc on reste prudent. »