Les relations militaires entre Israël et le Maroc se resserrent encore. Le chef d’état-major de Tsahal, l’armée israélienne, entame lundi 18 juillet une visite de trois jours dans le royaume chérifien, dans un voyage qui devrait permettre de renforcer la coopération militaire entre les deux pays après la reprise de leurs relations diplomatiques.
C’est une première, souligne-t-on en Israël : le commandant en chef de l’armée israélienne en déplacement au Maroc. Le général Aviv Kochavi veut renforcer les liens sécuritaires israélo-marocains. Signe de l’importance de cette visite, le chef d’État-major israélien se déplace en période pré-électorale en Israël, période à laquelle, en général, les déplacements sont rares.
Selon le chercheur Hasni Abidi, cette visite va consister en un « échange d’informations, formations et probablement les équipements militaires et surtout la collaboration industrielle, c’est-à-dire, la fabrication. Les Marocains veulent avoir une usine de fabrication de drones voire de missiles ».
En novembre 2021, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz avait déjà signé à Rabat un accord de défense entre les deux pays, rappelle notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Yaïr Lapid, alors ministre des Affaires étrangères, s’est, lui aussi, rendu au Maroc. De hauts responsables de l’armée israélienne ont signé un peu plus tard un protocole permettant une collaboration plus étroite entre les armées du Maroc et d’Israël. Et en juin, finalement, des officiers israéliens ont participé à un exercice militaire au Maroc en tant qu’observateurs.
De futures ambassades et des liens culturels
Ces contacts interviennent alors que l’État hébreu et le Maroc ont rétabli leurs relations en décembre 2020, dans la foulée des accords d’Abraham signés entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn. Des bureaux de liaison ont été établis à Tel Aviv et à Rabat. À terme, ils devraient être transformés en ambassades à part entière. Mais aucune date n’a cependant été encore fixée.
Au-delà de cette visite, la relation entre Rabat et Tel Aviv n’est pas seulement militaire. Elle est aussi économique. Le Maroc tient à ouvrir le pays aux 47 000 juifs marocains qui vivent en Israël. Le royaume chérifien a d’ailleurs annoncé la création d’un Comité chargé de renforcer les liens avec les juifs marocains vivant à l’étranger. Ce comité entre dans un plan plus large de reconnaissance de la dimension juive de l’identité marocaine et du judaïsme en tant que composante de la culture nationale au Maroc.